La
3ème dimension, milieu totalement ouvert, propre
aux déplacements rapides et furtifs est un domaine
que les forces spéciales connaissent depuis longtemps
parce qu'il permet la surprise et donc la liberté
d'action. L'avion, de transport ou tactique, l'hélicoptère,
de manoeuvre ou de combat, le parachute, automatique ou
commandé, sont donc les vecteurs d'infiltration privilégiés
par tous les commandos du monde.
Descritpion
Toutes
les unités et forces spéciales sont bien évidement
hautement spécialisées dans ce domaine, comme
en France le régiment d'« actions spéciales »
du 1er RPIMa, celui de renseignement du 13ème RDP,
les Commandos Marine et de l'Air ou encore les groupes d'intervention
du GIGN et du RAID.
Les
Forces Spéciales s'entraînent continuellement
à plusieurs types de sauts : le Largage Opération
Spéciale (L.O.S.), le saut à ouverture à
grande hauteur (S.O.G.H.) et à très grande
hauteur (S.O.T.G.H.), en ouverture commandée (le
chuteur ouvre seul son parachute à l'altitude choisie)
ou en ouverture automatique (le parachute relié à
l'avion s'ouvre dès la sortie).
La
3ème dimension ne pardonne pas l'erreur et exige,
de la part des commandos comme des équipages, une
planification préalable et une coordination parfaite,
le souci du détail et de la précision dans
la préparation comme dans l'exécution est
une compétence durement acquise lors des entraînements.
.
L.O.S. :
Saut « Largage Opérations Spéciales »
Les
sauts à ouverture automatique de type « largage
opérations spéciales » ( L.O.S.
) obéissent à des procédures très
particulières. Ce procédé permet en
effet de mettre à terre discrètement un ou
plusieurs groupes et leurs équipements au plus près
de leur zone d'action. Le L.O.S. s'exécute toujours
de nuit et sans aide de personnels au sol. Pour éviter
d'être détectés et pour diminuer le
temps d'exposition à l'ennemi.
Les groupes sont largués à une hauteur de
200 mètres seulement lors des exercices et entraînements
et à 125 mètres en opérations. Cette
très faible hauteur, qui protège le parachutiste,
limite la dispersion au sol en même temps que la vulnérabilité
de l'aéronef, exige une maîtrise parfaite des
procédures « spéciales »
et une grande rigueur dans l'éxécution.
.
S.O.G.H :
Saut à Ouverture commandée retardée
à Grande Hauteur
Le
S.O.G.H. est la spécialité des groupes de
Chuteurs Opérationnels. Effectué à
partir d'avions ou d'hélicoptères, de jour
comme de nuit, à une hauteur comprise entre 1200
et 4000 mètres, il permet, après une ouverture
à basse altitude du parachute, la mise en place rapide
et discrète d'un groupe, entièrement équipé
au plus près de son objectif.
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S.O.T.G.H :
Saut à Ouverture commandée retardée
à Très Grande Hauteur
Le
S.O.T.G.H. est réalisé par des chuteurs spécialistes
de très haut niveau spécialement entraînés
et équipés. Le S.O.T.G.H. est donc la spécialité
la plus complète et la plus technique de toutes les
formations.
Le but est de pouvoir larguer à très haute
altitude, sous équipements respiratoires d'oxygène,
des équipes de commandos qui ouvrent leurs parachutes
dès la sortie de l'avion. Ils profitent ensuite des
vents et de la finesse de leur parachute pour « planer »
le plus loin possible, donc en opération, dans la
profondeur du dispositif adverse. Cette Dérive Sous
Voile (D.S.V), permet la mise en place furtive d'une équipe,
sans faire détecter l'avion largueur. Les chuteurs
peuvent ainsi s'infiltrer jusqu'à une cinquantaine
de kilomètres.
Récemment
une équipe des commandos-marins a traversé
la Manche entre Calais et Douvre. Une fois le parachute
ouvert, la vitesse au sol ne doit toutefois pas dépasser
les 130 km/h car au-delà de cette limite un radar
pourrait détecter le groupe.
Réalisés
sous oxygène, ces sauts, peuvent être exécutés
jusqu'à une altitude de 8 000 mètres. Cette
limite n'est dûe qu'à la configuration de l'avion
de transport (Hercules C160 ou Transall C 130) dont le système
de basculement de sécurité du système
à oxygène de l'équipage n'est validé
que jusqu'à cette altitude.
Posés
au sol au plus près de leur zone d'action avec leurs
équipements complets, ces commandos sont ensuite
en mesure de mener tous types d'actions.
L'équipement
OXY
L'équipement
individuel OXY est composé de matériel ultra-spécifique
et extrèment coûteux ! Un équipement
complet vaut la bagatelle de 75 000 € (500 000
F) !
Le matériel de protection contre le froid est fabriqué
spécialement pour ces équipes : des ensembles
veste et salopettes en goretex chaudement fourrés.
Des surbottes, type « montagne » sont
prévues pour l'isolation des pieds et plusieurs couches
de gants permettent de protéger les mains tout en
essayant de garder une certaine dextérité
pour pouvoir « piloter » le parachute.
L'équipement
« Oxy » est composé d'un casque
EL50 et d'un masque respiratoire raccordé à
deux bouteilles à oxygène, type « Rafale »,
gonflées à une pression de 180 bars et d'une
contenance d'environ 3 litres. Elles travaillent en « dilution »,
c'est à dire qu'elle diffuse l'oxygène en
fonction de l'altitude et des « besoins »
respiratoires du chuteur.
L'altimètre
est un modèle EL 62 pouvant monter jusqu'à
10000 mètres.
Un
élément important du matériel est le
système de navigation S.N.C.O (Système de
Navigation pour Chuteur Opérationnel) alliant GPS,
altimètre et compas, il doit permettre de se diriger
sous voile, de prendre un cap et de poser toute l'équipe
avec une extrême précision.
Les
parachutes utilisés sont à ce jour les modèles
G9 d'Air Azur, permettant de faire voler une charge utile
jusqu'à 160 kg, chuteur et matériel inclus.
De
nouveaux modèles sont en cours d'expérimentation
et d'acquisition par des équipes du COS. Le modèle
BPO et le VECTOR américain acceptent une charge jusqu'à
250 kg, soit celà permet d'emmener une charge supplémentaire
en matériel soit éventuellement une personne
en saut tandem sous oxygène.
Risque
pour la santé
À
haute altitude, l'oxygène est trop rare pour assurer
une respiration suffisante. Dans cet environnement, les
personnes sans équipement subissent une hypoxie,
qui mène à l'inconscience. Au fur et à
mesure que la personne s'approche de la Terre, le taux d'oxygène
augmente. Cependant, la chute est souvent trop courte pour
que la personne revienne à la conscience avant qu'elle
ne touche terre. Si le chuteur n'a pas ouvert son parachute
avant de perdre conscience, il est pratiquement assuré
de s'écraser au sol. En conséquence, les chuteurs
opérationnels doivent porter un masque à oxygène.
Un
autre danger guette les parachutistes haute altitude : le
froid. À ces hauteurs, la température est
sous le 0°C. Ils peuvent avoir des morsures de froid.
En portant les vêtements appropriés, ils préviennent
ces blessures.
La
formation
Dans
un premier temps l'ETAP de Pau (Ecole des Troupes AéroPortées)
délivre un brevet «élémentaire»
de parachutiste militaire, après une formation de
base et six sauts en ouverture automatique dont, un de nuit,
un avec ouverture du parachute de secours et un en charge
avec la « gaine » constituant le paquetage
de combat.
Il
atteste que le militaire peut alors être mis en place
sur un théatre d'opération par aérolargage.
Après quelques années de services et une trentaine
de sauts « régimentaires »
en ouverture automatique, le parachutiste peut postuler
au stage CRAP (Commando de Recherche et d'Action dans la
Profondeur).
En complément de sauts très spécifiques :
50 sauts en charge, des sauts de nuit et des Dérives
sous Voile, le candidat devra avoir réussi les stages
Commando, niveau 1 et 2 du Centre Commando de Mont-louis.
Le stage spécifique de chuteur opérationnel
dure ensuite 3 mois.
Après une dizaine d'années de carrière,
le parachutiste peut postuler à la formation S.O.T.G.H.
Cela nécessite donc d'excellentes bases de chuteurs
mais également une aptitude médicale à
supporter l'inhalation d'oxygène pur. Des tests en
caisson sont donc effectués dans divers centres médicaux
de l'armée dont le plus connu est celui du Centre
d'Essai en Vol de Bretigny sur Orge en région Parisienne.
La
formation spécifique SOTGH est ensuite dispensée
soit à l'ETAP soit en interne au sein du COS ( Commandement
des Opérations Spéciales ) mais de toute façon
avec une validation d'un personnel de l'ETAP.
En France, seulement une centaine de Chuteurs sont qualifiés
SOTGH. Une cinquantaine au sein du COS dans les unités
spéciales du 1 er RPIMA et du 13ème RDP de
l'armée de terre, au sein du Commando Hubert de la
Marine et du CPA 10 de l'Armée de l'Air.
Une autre cinquantaine au sein des différents régiments
de la 11 ème Brigade Parachutiste : 17 ème
RGP, 1 ème RCP, RHP et RTP, 2 ème REP, 3 ème
et 8 ème RPIMa, etc.. Le Service Action de la DGSE
possède également son équipe de chuteurs
SOTGH, sûrement les plus « employés »
sur le terrain.
L'ETAP :
Ecole des Troupes Aéroportées
Créée en 1946, après diverses appellations (Centre
Ecole des Troupes Aéroportées en 1947 puis
Base École des Troupes Aéroportées)
l'ETAP prend son nom définitif le 1 er Octobre 1963
et s'installe à Pau.
Sa
mission est la formation de tous les parachutistes, des
brevets de base aux spécialisations.
En cinquante ans, elle a formé plus de 650 000 parachutistes,
plus de 400 moniteurs de saut et plus de 2000 chuteurs opérationnels.
Elle
est également ouverte à la formation des parachutistes
d'autres pays Européens et d'Afrique. C'est la plus
grande école parachutiste d'Europe.
L'armée Francaise actuelle compte plus de 12500 parachutistes
répartis dans diverses unités militaires et
gendarmes. La plus fameuse brigade est la 11 ème
Brigade Parachutiste dont les régiments sont principalement
basés dans le sud-est de la France.