Le CPA 10 est,
en quelque sorte, le grand frère des deux autres
Commandos Parachutistes de l'Air. Il ouvre la voie, impulse
la dynamique et mène les missions les plus "pointues".
Intégrer le CPA 10 représente le summum pour
un Fusilier Commando de l'Air. D'ailleurs, les CPA 20 et
30 constituent le vivier traditionnel du CPA 10.
Histoire
Le Commando parachutiste
de l'air N°10 est une unité de l'armée
de l'Air française, rattachée au commandement
des opérations spéciales. Il est basé
sur la base aérienne 123 Orléans-Bricy dans
le Loiret.
Dès 1935,
les Soviétiques avaient exécuté parfaitement
des largages de parachutistes avec leurs équipements
et matériels de soutien. La France, consciente de
l'intérêt opérationnel que représente
ce système de mise en place, envoie trois officiers
en stage en URSS, actuelle Russie (Tuchino, près
de Moscou) afin de se familiariser aux techniques et matériels
de parachutisme utilisés par l'URSS.
Parmi ces trois
officiers, le capitaine Frédéric Geille,
pilote de chasse de l’armée de l’air,
obtient le brevet d’instructeur parachutiste.
Le 12 septembre
1935, est décrétée par le ministre
de l'Air, le général Denain, la création
d'un centre d'instruction au parachutisme à Avignon-Pujaut,
placé sous les ordres du capitaine Frédéric
Geille. Le 26 septembre 1935, le capitaine Frédéric
Geille célèbre l'inauguration du terrain de
Pujaut.
Le 3 octobre
1936, Pierre Cot, ministre de l'Air, signe un décret
disposant que les grandes unités aériennes
pourront disposer d'unités d'infanterie de l'air.
C'est le 8 février 1937 que le capitaine Sauvagnac,
s'entraînant à Pujaut avec neuf officiers et
vingt sous-officiers, s'élance d'un avion Léo
20 pour effectuer le premier saut en parachute militaire
volontaire jusqu'au sol.
Le 1er avril
1937 voit la création des 601e (Reims) et 602e (à
Baraki près d'Alger) groupes d'infanterie de l'air
(GIA). Ils s'entraînent au 95 RI de Bourges et au
4e zouaves à Tunis dans le domaine de l'infanterie.
Les canons de
37 mm ainsi que les mitrailleuses lourdes sont lancés
dans des containers séparés. La doctrine et
la formation sont inspirées des grandes formations
russes observées à Kiev en 1935.
En 1942, les
deux GIA sont regroupés pour former le 1er régiment
de chasseurs parachutistes (1er RCP). Ce régiment
s’est couvert de gloire au cours de la campagne d’Alsace,
mais en 1945, après la guerre, le 1er RCP est transféré
à l’armée de terre.
En
Algérie
Sous l’impulsion
du général Alain de Maricourt commandant l'armée
de l’air en Algérie, les Commandos parachutistes
de l'air sont créés en 1956,
afin de compléter au sol l’action des moyens
aériens.
C'est le lieutenant-colonel
François Coulet qui commande le groupement. Dans
ce cadre, le Commando parachutiste de l’air N°10.541
voit le jour, il est placé sous le commandement du
capitaine Albert-Charles Meyer. Il reprend les traditions
du 602° GIA. La numérotation 541 est celle attribuée
par l'armée de l'air aux unités affectées
au maintien de l'ordre en Afrique du Nord.
Le 1er juin 1956,
le commandement du CPA 10 est confié au capitaine
Albert-Charles Meyer.
Le 2 juillet
1956, les hommes du futur CPA 10 sont acheminés par
Dakota vers Tebessa pour un jumelage avec le 3e régiment
de parachutistes coloniaux (RPC). Pendant deux mois, ils
s'initient aux méthodes de travail du régiment,
avec baptême du feu pour le plus grand nombre. De
retour à La Reghaïa le 20 août 1956, la
mise en condition est terminée, et le CPA 10 est
déclaré apte à agir seul ou à
s'intégrer dans une opération combinée.
Les Commandos
participent activement, en Algérie, à l'œuvre
de pacification entreprise par les forces de l'ordre mais
leur emploi le plus fréquent et le plus rationnel
est l'opération héliportée. En alerte
au pied des Sikorsky Aircraft, en base arrière, ou
dans un secteur opérationnel, les Commandos sont
utilisés comme troupe d'intervention rapide, jetés
dans la lutte là ou un renfort ou une action immédiate
sont nécessaires. La souplesse d'emploi est la règle
: pour une intervention du type "coup de poing",
il est fait appel à une ou deux sections, en d'autres
occasions, à trois Commandos ou plus, travaillant
en commun. Les opérations de grande envergure réunissent
souvent les commandos de l'air et leurs camarades bérets
rouges ou encore les unités de Légion.
En 1956, le CPA
10 est mis pour emploi à la 10e Division parachutiste
et participe à toutes les opérations de dégagement
dans l’Algérois. Le 11 décembre 1957,
le lieutenant Albert Vasseur est tué dans une opération
du CPA 10.
En juillet 1958,
les CPA expérimentent une nouvelle tactique d’appui
aérien.
En 1959, le GCPA
au complet, avec son PC opérationnel, prend part
à toutes les opérations du plan Challe qui
se développe d’Ouest en Est : Ouarsenis, Kabylie,
Constantinois, massif de Collo, Le Hodna.
Durant l’hiver
et le printemps 1960, à partir de Balna, un groupement
de trois commandos auxquels sont rattachés pour emploi
6 autres commandos de secteur, s’attaquent aux dernières
bandes rebelles retranchées dans les Aurès.
Aujourd'hui
Le
CPA 10 est une unité d'intervention principalement
affectée pour emploi auprès du Commandement
des opérations spéciales (COS). Il détient
des capacités importantes dans les domaines du renseignement
et des opérations de type commando.
Ses
missions ont pour principal objectif de faciliter l'engagement
des moyens aériens dans la profondeur.
Il est spécialisé dans :
- la
désignation d'objectifs et le guidage des frappes
aériennes (missions ODESSA)
- la saisie et la remise en œuvre de zones aéroportuaires
(missions RESEDA).
- la mise en place de terrains sommaires pour les posers
d'assaut ou l'aérolargage (missions RTPA)
- le contre terrorisme et la libération d'otages
(CTLO) et l'évacuation de ressortissants (missions
RESEVAC)
- la reconnaissance ou destruction d'objectifs dans la profondeur
Du fait
de leur fort taux d'emploi compte tenu des faibles effectifs,
les missions suivantes ont été déléguées
ces dernières années aux CPA 20 et 30 ou aux
fusiliers de l'air :
- les
mesures actives de sécurité aériennes
(missions MASA)
- la recherche et sauvetage au combat (missions RESCO)
- les patrouilles extérieures et protections d'installations
aéroportuaires en zone de conflit (missions PATEXT)
Le
CPA 10 compte une dizaine de groupes "action"
constitués d'une dizaine de personnes maîtrisant
un standard de procédures communes, acquis au cours
de divers stages. Chaque membre suit ensuite plusieurs stages
de spécialisation individuels (Chuteur opérationnel,
FAC, tireur d'élite, transmissions, premiers soins…).
Ainsi, le CPA 10 possède la plus forte proportion
de chuteurs opérationnels parmi les unités
du COS.
Depuis 1994 cette
unité a été engagée sur tous
les théâtre d’opérations, Afghanistan,
Albanie, Kosovo, République de Cote d’ivoire,
République démocratique du Congo, Rwanda,
Tadjikistan, Tchad, ex Yougoslavie....
Formation
Les candidats
non fusiliers-commandos effectueront tout d'abord un stage
de spécialisation de 5 semaines (MAQUIS) à
l'EFCA.
Puis, tous les candidats rejoignent les stagiaires ab initio
lors du stage de formation MATOU, pour les meilleurs, ils
poursuivent vers une formation spécialisée
permettant d'accéder aux cellules spécialisées
des CPA 10.
Le
stage initial d'une durée de 3 mois appelé
BELOUGA, permet aux nouveaux affectés
d'acquérir les techniques de base et la connaissance
des procédures liées aux opérations
spéciales. Il permet l'emploi de "Commando des
Forces Spéciales Air" au CPA 10 ou en structure
Forces Spéciales.
Phrase
du CEMAA en 2009 : "Mes Commandos valent autant qu'un
Escadron de Chasse".