DARD
: Détachement d'Action Rapide et de Dissuasion
Le
Détachement d'Action Rapide et de Dissuasion est une
unité spécialisée de la Gendarmerie vaudoise
basée au Centre d'Intervention Régional, situé
à la Blécherette dans la ville de Lausanne.
L'acronyme DARD est un jeu de mot avec le dard, et la façon
dont un scorpion peut s'en servir.
Il est opérationnel depuis le 1 septembre 1991. Pour
exemple 2009, le DARD est intervenu 209 fois et a interpellé
153 personnes.
Histoire
Les origines remontent à l'attentat de 1972 aux Jeux
olympiques de Munich. Le canton de Vaud décide de se
munir d'une unité capable d'agir contre le terrorisme.
Ainsi, en 1976 est créé le Groupe d'Intervention
de la gendarmerie vaudoise. Ce dernier évolue et devient
la Réserve d'intervention en 1989 qui compte alors
6 gendarmes. Deux ans plus tard, cette réserve se réforme
et devient, au 1er septembre 1991, le Détachement d'Action
Rapide et de Dissuasion placé sous la direction du
commandent Olivier Durgnat qui y exerce alors en tant que
responsable de la formation et de l'engagement. Ce dernier
compte une vingtaine de membres, en juillet 20114.
Opérations
Chaque
année, le DARD effectue en moyenne 200 interventions,
dont 15 % concernent des forcenés. La communication
autour des engagements du DARD reste discrète. Néanmoins,
ce dernier est aussi utilisé dans le cadre de cours
de formation et sensibilisation. C'est, par exemple, le cas
en novembre 2006 où des employés des banques
Raiffeisen et BCV suivent un cours qui leur apprend comment
faire face à une situation de hold-up.
Le
12 novembre 2007, cinq opérateurs du DARD interviennent
à Bussigny et Crissier après qu'un homme de
23 ans ayant fait usage de son arme dans le centre islamique
de Crissier aie été signalé à
la police.
Dans
le cadre d'une opération de lutte contre les stupéfiants,
des opérateurs du DARD sont déployés
à Yverdon-les-Bains. Al'issue de cette opération,
six trafiquants sont interpellés. Similairement, un
mois plus tard, le 6 novembre 2008, en collaboration avec
la brigade des stupéfiants et la police municipale
de Bex, le DARD procède à l'interpellation de
25 dealers.
Des
opérateurs du DARD sont mobilisés le 20 août
2008 à Fey où un forcené retranché
dans son habitation menace de se suicider. Les négociations
échouent et le forcené meurt après s'être
tiré une balle.
Le
9 janvier 2009, des unités du DARD sont mobilisées
dans une chasse à l'homme pour arrêter deux personnes
suspectées d'avoir tué un sexagénaire
le 29 décembre 2008.
Le
23 août 2011 à Orbe le DARD intervient dans un
cas de séquestration d'une femme par son époux.
Vers 12 h 30, les opérateurs se mettent en place dans
la cage d'escaliers de l'immeuble. Le forcené sort
alors de son appartement et attaque les policiers en leur
lançant de l'huile bouillante. Deux opérateurs
sont grièvement blessés aux 2e et 3e degrés
et doivent être transportés en ambulance au CHUV.
Le forcené ayant semé une certaine confusion
parvient à s'extirper et prend la fuite à l'aide
d'une BMW 330i coupée noire. Il sera finalement interpellé
par la Gendarmerie nationale française le lendemain
à 12 h 50 à Crançot.
Le
22 juin 2013 à Renens, un forcené, père
d'un enfant âgé d'environ une année, séquestre
ce dernier. La gendarmerie entreprend un processus de négociation
qui finit par échouer. Le DARD intervient et utilise
un bélier pour pénétrer dans l'appartement.
L'opération d'effraction dure entre 10 et 15 secondes.
Durant ce temps, le forcené poignarde et tue son fils.
L'opération se solde donc par un échec. À
cette issue, l'usage du bélier est remise en cause
au profit de vérins hydrauliques plus rapides.
Histoire
Les
opérateurs du DARD sont notamment instruits à
plusieurs armes telles que le pistolet Glock 17, le pistolet-mitrailleur
Heckler & Koch MP5 ou encore différents fusils
d'assaut de la famille SIG-550, comme le SIG-551 ou le SIG-552.
Ils sont aussi instruits à l'usage d'armes non létales
comme le pistolet à impulsion électrique. Pour
les effractions, ils font aussi usage de béliers et
de boucliers.
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Après
que l'École cantonale d'art de Lausanne se soit installé
dans les locaux de l'ancienne usine Iril à Renens,
d'anciens locaux de cette école à Bussigny vont
être démolis. En attendant que les travaux débutent,
le DARD se sert des locaux pour s'y entraîner. Néanmoins,
durant l'été 2013, un groupe de squatteurs,
le collectif Delta Jet, investit les immeubles et force le
DARD à abandonner l'utilisation de ce site. Le site
a notamment été utilisé pour entraîner
les interventions contre les forcenés, les prises d'otages
ou encore les arrestations dans les bâtiments3. D'autres
lieux désaffectés servent de terrain d'entraînement
jusqu'à ce qu'ils soient démolis ou réaffectés.
C'est par exemple le cas du chalet Charpilloz à Rolle
où le détachement a effectué plusieurs
exercices d'interventions avant que le bâtiment ne soit
détruit.
Le
15 avril 2002, un opérateur du DARD est mortellement
blessé lors d'un entraînement de protection rapprochée
d'une personnalité. Il a reçu un projectile
à l'aine à la suite d'un tir survenu vers 11
h 20. Il décède dans l'après-midi des
suites de ses blessures.
Unité
canine
Le DARD travaille en collaboration avec des unités
canines dans la plupart de ses opérations après
qu'un programme d'entraînement fut mis en place en 2005.
Une année plus tard, en 2006, un premier chien intègre
le DARD.
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