DRA10
ou Détachement de Reconnaissance de l'Armée
10 est une unité d'élite professionnelle de
l'Armée suisse créée en août
2007 dont le budget annuel est de 16 millions de francs
suisses. Le Conseil fédéral peut décider
seul de l'engagement de cette unité en se passant
de l'aval du parlement.
Sélection
L’accomplissement
des tâches exigeantes du DRA 10 nécessite des
capacités mentales et physiques supérieures
à la moyenne. C’est pourquoi les futurs militaires
du DRA 10 sont soumis à une procédure de sélection
rigoureuse qui se déroule en plusieurs étapes,
une fois par an.
Lors
de la sélection, les capacités physiques,
psychiques et intellectuelles des candidats sont vérifiées
en détail. Elle comprend, outre une exigence de base,
une présélection de deux jours, un examen
médical à l’Institut de médecine
aéronautique (IMA), une sélection psychologique
en collaboration avec l’Université de Zurich
ainsi qu’un cours pratique de sélection de
19 jours. Les candidats ne peuvent être engagés
en qualité d’explorateur de l’armée
que s’ils ont réussi toutes les parties des
examens.
Les
candidats qui ont réussi les examens commencent l’instruction
de base au DRA 10 en tant que sous-officier de carrière
spécialiste ou d’officier de carrière
spécialiste. Ensuite, ils accomplissent l’instruction
de base, suivie de l’instruction de spécialiste
et d’infiltration. La structure de l’instruction
de base est identique pour tous les participants. Elle dure
52 semaines. Déjà après six mois, les
participants du cours de base sont prêts à
l’engagement pour un éventail de tâches
restreint. En plus de l’instruction pratique aux différentes
techniques d’engagement (protection, exploration,
technique de patrouille, technique de combat, transmission,
survie, service sanitaire, etc.), on attache une grande
importance à certains contenus théoriques
tels que le droit, la géographie, l’ethnologie,
les compétences interculturelles, la politique de
sécurité internationale, les techniques linguistiques
et de communication, la tactique et la technique de commandement.
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Après
le cours de base, les militaires du DRA 10 sont intégrés
dans l’une des sections, pendant que l’instruction
de spécialiste se poursuit en parallèle. Il
s’agit d’une instruction intensive qui consiste
à consolider la technique d’infiltration de
la section, l’instruction en formation à l’échelon
du détachement d’engagement ainsi que la spécialisation
individuelle soit comme spécialiste du domaine sanitaire,
spécialiste des transmissions, spécialiste
des explosifs ou tireur d’élite et à
les appliquer dans différentes situations.
Aujourd’hui,
les militaires qui servent dans le DRA 10 sont âgés
de 22 à 42 ans et leurs grades vont du sergent jusqu’au
lieutenant-colonel. Leur formation professionnelle de base
va des métiers manuels jusqu’aux hautes écoles.
Recrutement
Les
exigences de recrutement sont élevées, obtention
de la maturité ou d'une formation équivalente
et la maîtrise d'une deuxième langue nationale
ainsi que l'anglais, une excellente condition physique,
une grande résistance psychique et une disponibilité
pour des engagements à l'étranger. Chaque
année 10 candidats sur environ 300 sont retenus après
des tests physiques et psychiques s'étalant sur trois
semaines qui sont suivis de trois mois en caserne. Les membres
du DRA10 proviennent principalement des grenadiers et des
éclaireurs-parachutistes. Les membres sélectionnés
subissent ensuite une formation de dix-huit mois, majoritairement
à l'étranger.
Formation
Les
soldats du DRA10 suivent dans leur formation de base des
cours de combat rapprochés, de survie, de droit,
d'anglais, de psychologie et d'ethnologie.
Composante
Le DRA10
compte une centaine de soldats entraînés à
la protection de personnes et des infrastructures en 2008.
L'effectif est calculé pour mener simultanément
plusieurs missions. Ces soldats s'engagent pour cinq ans
et sont en permanence mobilisables. En 2009, la moyenne
d'âge y est de 28 ans. L'unité est constituée
de 4 sections : parachutiste, montagne, motorisé
et amphibie.
Engagement
Le détachement
a été créé pour faire face à
des engagements hors de Suisse, par exemple la protection
des citoyens suisses ou le soutien à une ambassade
suisse ou en général là où les
intérêts du pays sont menacés. Selon
le conseiller aux États Didier Burkhalter, le DRA10
s'est déjà entraîné hors de Suisse
(le détail de ces entraînements est un secret
militaire) et il aurait pu l'être encore plus souvent
sans certaines hésitations politiques. Une participation
à la Mission Atalanta a été envisagée.
La marine française aurait pu accueillir les soldats
du DRA10. Lors de la crise diplomatique entre la Suisse
et la Libye (2008-2010), en mai 2009, l'opération
SAKR3 devait exfiltrer les otages par mer, 4 membres de
l'unité se seraient trouvés sur place du 20
mai au 2 juin mais l'opération n'eut finalement pas
lieu.