Créé
il y a 40 ans pour faire face à la menace terroriste,
le GIGN est une unité d'élite dont l'expertise
est mondialement reconnue. Formation dédiée
au contreterrorisme, elle se distingue par son adaptation
permanente à la menace.
Création
Les
événements de 1972 font naître dans
de nombreux pays, une réflexion sur les problématiques
de lutte contre les agressions terroristes. La prise d’otages
qui se déroule en septembre 1972 aux Jeux Olympiques
de Munich (Allemagne) en est le catalyseur le plus marquant.
Mais la réflexion est déjà dans les
esprits depuis quelque temps et dès novembre de cette
même année, la gendarmerie propose de créer,
en région parisienne, un commando destiné
à lutter contre la piraterie aérienne, constitué
“à partir d’éléments sportifs
entraînés” et “dont l’intervention
pourrait être demandée sur l’ensemble
du territoire national“.
A
sa création le 1er Mars 1974 , le GIGN (Groupe d'intervention
de la gendarmerie nationale) est scindé en deux :
-
le GIGN 1 , basé à Maisons-Alfort (Val-de-Marne),
descendant de l'ECRI (Equipe commando régionale d'intervention)
créée au sein de l'escadron 2/2 de gendarmerie
mobile
-
le GIGN 4 , basé à Mont-de-Marsan (Landes),
au sein de l'escadron 9/11 parachutiste de gendarmerie mobile
Les
deux unités sont regroupées en 1976 à
Maison-Alfort, au sein d'un seul GIGN, déplacé
en 1983 à Versailles (Yvelines).
En
1984 , les capacités antiterroristes de la gendarmerie
se développent et un GSIGN (Groupement de sécurité
et d'intervention de la gendarmerie nationale) est créé,
qui intègre le GIGN , l'escadron 9/11 parachutiste
rebatisé EPIGN (Escadron parachutiste d'intervention
de la gendarmerie nationale) et le GSPR (Groupe de sécurité
de la présidence de la république) créé
en 1983 pour assurer la sécurité du chef de
l'Etat. Enfin, en 1985, est créé le groupe
instruction, qui portera par la suite les noms de centre
de formation puis de GISA (Groupe d'instruction et de sécurité
des activités).
Dans
un souci d'adaptation permanente de l'outil de contre-terrorisme
à la menace, une importante réforme est engagée
en 2007 . Elle conduit à la création d'un
nouveau GIGN, à la date du 1er septembre 2007, qui
incorpore désormais au sein d'une même unité
le GIGN de 1974, l'EPIGN, le détachement gendarmerie
du GSPR et le GISA.
Recrutement
Officiers
et sous-officiers de carrière (4 ans maximum après
la sortie d'école) sont sélectionnés
au sein de toutes les unités de la Gendarmerie nationale.
Ils doivent répondre à des exigences physiques,
psychologiques et médicales spécifiques. Tous
doivent être aptes à la pratique du parachutisme
et âgés de moins de 34 ans à la date
des tests de sélection.
Épreuves
de sélection : les candidats, regroupés lors
de deux sessions nationales annuelles, effectuent une semaine
de tests (épreuves individuelles ou de groupe, questionnaires
de personnalité, entretien, mises en situations...).
-
Formation
Les
candidats sélectionnés suivent ensuite un
pré-stage de 3 mois au cours duquel ils sont évalués
quotidiennement dans différents domaines.
A l'issue de cette période, ils abordent une formation
de 8 mois durant lesquels ils sont formés aux différentes
spécificités du Groupe.
A
la fin de ce parcours, ils intègrent la Force "Intervention".
C'est seulement après 2 à 3 années
d'expérience qu'ils peuvent éventuellement, s'orienter
vers une des autres forces.
Structure
Depuis
l'origine, les hommes du GIGN se sont engagés dans
des opérations célèbres et sur des
zones de crise multiples en France comme à l'étranger,
libérant ou évacuant plus de 600 otages et
700 ressortissants français et étrangers menacés.
-
Le
Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale est
implanté à Versailles Satory (Yvelines).
Il est ainsi structuré :
- Etat-major commandement : cabinet, chargés
d'étude, cellule communication, cellule relations
internationales, secrétariat, cellule réserves.
- Etat-major opérationnel: dédié
exclusivement aux opérations : spécialisé
dans la gestion de crise, la négociation, l'évaluation,
audit.
- Etat-major de soutien : ayant en charge les aspects
administratif, financier, logistique et la gestion des
ressources humaines
- la Force intervention
- la Force sécurité/protection
- la Force observation / recherche
- la Force appui opérationnel
- la Force formation
A
l'épreuve du Temps
Le
GIGN n'a depuis cessé d'adapter sa doctrine en matière
de contreterrorisme. Les tueries planifiées sont
aujourd'hui dans sa ligne de mire.
Moscou (Russie) en 2002, Beslan (Russie) en 2004, Bombay
(Inde) en 2008, Utoya (Norvège) en 2011, Nairobi
(Kenya), In Amenas (Algérie) en 2013 et Paris en
2015. Autant de dates et de lieux qui ont marqué
l'opinion publique ces dix dernières années.
Au-delà de l'émotion que ces événements
ont engendrée, le GIGN a su en tirer les leçons.
Les attaques terroristes ont changé de visage.
Les modes opératoires ont évolué. Prises
d'otages de masse, attaques simultanées par des petits
groupes, phénomène de « loup solitaire
». Face, notamment, aux tueries planifiées,
le Groupe s'est adapté.
La
première étape, cruciale, est une véritable
course contre-la-montre.
Cette
« guerre du temps » impose de répondre
le plus rapidement possible à la menace. «
25 personnes sont prêtes à partir à
tout moment en moins de 30 minutes. Projetables partout
en France ou à l'étranger, par voie routière
ou aérienne, elles constituent le détachement
d'intervention d'urgence », explique le commandant
la Force d'intervention (F.I.).
Cette première vague, composée d'une section
de la F.I. appuyée par des personnels d'autres forces
(moyens spéciaux, dépiégeurs d'assaut,
soutien médical, transmissions), est prête
à monter à l'assaut dès son arrivée
sur les lieux. " Cette capacité à agir
immédiatement, avec une planification très
réduite, fait partie des évolutions du Groupe.
Des enseignements ont été tirés de
la tuerie du centre commercial Westgate, à Nairobi
ou de l’île d'Utoya. » À l'époque,
les policiers norvégiens étaient arrivés
en face de l'île rapidement après le début
de l'attaque mais ils avaient attendu d'être organisés
et de connaître leur cible pour passer à l'action.
Pendant ce temps-là, Anders Breivik avait abattu
69 étudiants, soit pratiquement 2 par minutes. «
En résumé, nous n'attendons pas d'avoir toutes
nos capacités pour agir. Le premier détachement
se prépare à évoluer en autonomie,
sous le feu ennemi. Et à faire cesser la tuerie le
plus rapidement possible. »
Ensuite,
des capacités sont agrégées au fur
et à mesure de l'opération. « Face à
ce type de crises extrêmement violentes, qui se déclenchent
de façon très rapide et qui peuvent malgré
tout durer dans le temps, la clé de notre organisation
repose sur une montée en puissance de nos capacités
et un engagement par vagues successives des composantes
de l'unité.
En moins de 2 heures, un deuxième contingent de la
F.I. est prêt à partir avec des moyens lourds
», précise l'officier. Puis, selon l'ampleur
de la crise, tous les personnels disponibles peuvent être
mobilisés. C'est l'autre atout du GIGN : toutes les
forces de l'unité sont capables d'être engagées
sur des opérations de contre-terrorisme.
«
Des renforts de la Force sécurité protection
(FSP) sont prêts à compléter la colonne
d'assaut pour lui permettre de continuer sa progression.
Ils sont alors en charge de sécuriser une zone, de
gérer les otages et les blessés ou encore
d'apporter des moyens complémentaires. » D'ailleurs,
tous les stagiaires du GIGN suivent dorénavant une
formation en contre-terrorisme. Cette synergie est travaillée
quotidiennement lors des missions de moyenne intensité.
Par exemple, la FOR et la F.I. peuvent être engagées
ensemble sur des go fast, la FSP et la F.I. sur des missions
de sécurisation lors d'opérations extérieures.
« Ce travail en interforces permet de gagner en efficacité
».
Des
procédés éprouvés
Les
méthodes d'intervention ont évolué
en même temps que la menace. Ainsi, les gendarmes
s'entraînent à intervenir dans des lieux enfumés,
comme c'était le cas à Bombay. Des techniques
de dépiégeage d'assaut ont aussi été
élaborées afin de pouvoir neutraliser ou éviter
des pièges en urgence, sans ralentir la progression
de la colonne d'assaut. « Nous étudions également
les possibilités d'infiltration dans les bâtiments
avant de lancer l'assaut », explique un Capitaine.
De plus, les techniques, tactiques et matériels mis
en oeuvre dans le contreterrorisme sont éprouvés
tous les jours lors d'opérations de moindre ampleur.
« Cet engagement quotidien permet de préparer
la crise majeure. Et d'être prêts le jour J.
Air,
terre, mer : le GIGN sur tous les fronts
La
gendarmerie est leader sur le Contre-terrorisme aérien
(CTA) et maritime (CTM). Elle est engagée au titre
de la compétence territoriale sur le Contre-terrorisme
ferroviaire (CTF). Le Groupe organise chaque année
un exercice « majeur » dans chacun de ces domaines.
Exécutés dans les conditions du réel,
ces exercices permettent aux gendarmes d'élite d'entretenir
leurs capacités et ainsi d'être prêts
à intervenir à tout moment. Des exercices
intermédiaires sont organisés mensuellement.
Des spécificités existent selon le «
terrain ».
Pour
le CTM, le Groupe travaille en coopération avec les
commandos Marine. Les gendarmes sont responsables de l'assaut
et les commandos de la reprise du bâtiment. En matière
de CTA et CTF, le GIGN est à la fois leader sur l'assaut
(F.I.) et sur la reprise du vecteur (FSP-FOR). Ces entraînements
permettent aussi aux gendarmes de se familiariser avec les
nouveaux types de matériels utilisés (avions,
locomotives ...) et de développer des outils spécifiques.
Dernier exemple en date, le véhicule « Sherpa
» qui permet d'atteindre le pont supérieur
d'un Airbus A380. Pour pouvoir agir rapidement, le GIGN
s'appuie aussi sur la Cellule audits et dossiers d'objectifs
(Cado). Elle a pour mission de récupérer des
informations sur tous les vecteurs sensibles (trains, avions,
bateaux ...) sur lesquels le Groupe serait susceptible d'intervenir.
FI
- Force d'Intervention
La
force est dans le groupe
La
Force intervention est l'unité d'assaut du GIGN.
Les hommes qui la composent sont capables de s'engager en
tout temps et en tout lieu, lors d'opérations de
contreterrorisme ou de police judiciaire ou administrative
complexes. La FI est composée d'une centaine d'hommes,
répartis en quatre sections, deux à dominante
chuteur opérationnel et deux à dominante plongeur
d'intervention. "Mis à part ces capacités
de projection, chaque section est structurée à
l’identique, en groupes tactiques, et a en son sein
les mêmes capacités d'intervention, leur permettant
d'agir en autonomie ou de façon coordonnée
sous les ordres du chef de la FI. selon la mission".
La force dispose également d’une cellule évaluation
des opérations, en charge du suivi des missions,
ainsi qu’une cellule préparation opérationnelle,
chargée de l’organisation d’entraînements
majeurs. La préparation à la mission de contre-terrorisme
est un enjeu permanent de la FI. « Notre objectif
est de pouvoir répondre à n’importe
quel type de situation dans des délais restreints,
en adaptant au plus juste le volume de force engagée.
Nous basons notre organisation sur la complémentarité
et la modularité des moyens mis en oeuvre ».
Ainsi la FI réalise chaque année une soixantaine
d'opérations complexes et variées, telle que
la gestion de prises d'otages, de forcenés, d'extorsions
de fonds, de tentatives de braquage ou d'interceptions de
go-fast.
Chaque semaine, deux sections de la FI sont d'alerte. La
première, qui fait partie du détachement d'intervention
d'urgence, est prête à s'engager en moins de
30 minutes. La seconde, intégrée au détachement
d'intervention judiciaire, dans les deux heures. Si tous
les gendarmes de la FI sont formés à l'intervention
spécialisée, ils acquièrent ensuite
des spécialités dites fondamentales : tir
longue distance, négociation, effraction, franchissement,
maître de chien et infiltration silencieuse.
«
On part toujours avec toutes ces capacités, qu'on
les utilise ou non, pour être en mesure de réagir
au moindre cas non conforme. » La force, c'est le
collectif Les militaires d'alerte s’entraînent
en section constituée, tandis que les autres sont
en entraînement individuel ou par spécialité.
« Ce qu'on attend d'un opérationnel de la FI,
c'est un sens de l'engagement au feu mais aussi au quotidien.
Ils se doivent d'être exigeants envers eux-même,
ce qui fait l’excellence du collectif. L’humain
est une composante essentielle du dispositif ». Ils
doivent aussi savoir faire preuve d'initiative et être
stables émotionnellement. « Aussi fortes soient-elles,
les individualités laissent place au collectif en
opération. » C'est cela avant tout la force
de la FI
FOR
- Force Observation Recherche
Mission
renseigner
Héritière
des capacités du Groupe d'observation recherche (GOR)
de l'Escadron parachutiste d'intervention de la gendarmerie
nationale (EPIGN), la Force observation recherche (FOR)
du GIGN est née dans le cadre de la réorganisation
en 2007 pour développer une vraie expertise dans
la recherche opérationnelle du renseignement.
Elle intervient dans les affaires les plus sensibles en
matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité
organisée. Parce que les réseaux criminels
et terroristes sont toujours plus structurés, plus
efficients, nous nous devions de nous doter d'une entité
capable de concentrer un haut niveau tactique et technique
» Entité nationale, elle apporte un appui opérationnel
de pointe au profit des unités de recherche pour
des missions de police judiciaire ou administrative.
La Force comporte aujourd'hui 40 gendarmes répartis
en deux sections, elles-mêmes divisées en deux
groupes. Cette organisation permet flexibilité et
adaptabilité aux différentes situations rencontrées.
« Nos missions peuvent durer de quelques jours à
plusieurs mois. Nous pouvons travailler dans la profondeur
comme dans l'urgence et nous adaptons nos modes d'actions
et nos schémas d'engagement ». Avoir un temps
d'avance.
Très sollicitée, la FOR est engagée
toutes les semaines. Le renseignement incriminant est aujourd'hui
plus difficile à acquérir. Dans les dossiers
d'importance, dès lors que les investigations traditionnelles
ne suffisent plus, la FOR est engagée selon une stratégie
définie conjointement avec les enquêteurs.
Disposant pour cela de moyens dédiés, la FOR
est appuyée par les experts techniques de la FAO
pour le déploiement d'équipements haut de
gamme d'investigation spécialisée. Le reste
du temps est consacré à la préparation
opérationnelle et à l'élaboration de
nouvelles tactiques et techniques.
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"Nous devons faire face à de plus en plus de
contre-mesures (contrefilature, brouillage ...) de la part
des criminels. À nous d'innover pour les contourner
et conserver un temps d'avance sur l'adversaire. C'est une
véritable partie d'échecs." Savoir s'adapter
Chaque équipier de la FOR possède un socle
commun de compétences qu'il partage avec les gendarmes
du Groupe. Il se spécialise ensuite au sein des différentes
cellules de la force : camouflage, filature, prise de vue
opérationnelle, tracking, intrusion ...
Sur le terrain, intégré dans un dispositif
tactique, l'équipier doit être en capacité
d'être un capteur de renseignement à tout moment
et dans toute situation. Il faut savoir passer du maquis
corse au bitume d’une cité, d'un hôtel
miteux à un palace, sans se faire remarquer. Savoir
se fondre dans le paysage, c'est la clé. "Nos
membres doivent faire preuve d'une grande autonomie et d'une
forte capacité d'initiative. De par leur position
sur le terrain, une action déterminante de leur part
peut déboucher sur l'acquisition d'un renseignement
décisif pour l'enquête".
FSP
- Force Sécurité Protection
"Toutes
les missions sont sensibles. Sur toutes, le risque est prégnant",
déclare le lieutenant Pierre P., adjoint au chef
de la force sécurité protection. Irak, Côte
d'Ivoire, Mali, Libye... les 35 militaires qui composent
la force agissent la majeure partie du temps à l'étranger,
dans des pays où une crise est imminente ou avérée.
Protéger
dans des pays en crise
Quand
la situation dans un pays devient tellement sensible que
se pose la question de la sécurité de ses
représentants (diplomates et personnels des ambassades),
une équipe de la FSP est envoyée sur place
avec, à sa tête, le chef de la force. Ces experts
de la protection procèdent en premier lieu à
un audit de sécurité. L'intervention de spécialistes
dans de nombreux domaines (recherche et destruction des
explosifs, moyens spéciaux, etc.), permet de fournir
une analyse la plus complète et précise possible
d'une situation de crise. « L'audit va permettre de
proposer une évolution de la sécurité
passive (caméra) ou active (protection renforcée
de la personnalité via la présence de TEASS),
etc. » Selon l'intensité de la menace, un plan
de défense est mis en place sous le commandement
du GIGN. L'audit peut conclure, si la situation est dégradée,
au besoin d'une présence permanente des personnels
du GIGN, comme c'est le cas en Irak depuis 2004. Enfin,
quand la situation est critique, il peut être décidé
de l'évacuation de l'ambassade. La dernière
date d’août dernier : dans un contexte très
tendu, les gendarmes de la FSP présents en Libye
ont été rejoints en quelques heures par des
renforts du GIGN. Débarqués à Tripoli,
ils ont rapidement évacué 20 personnels de
l'ambassade de France et une dizaine de gendarmes, agissant
de façon complémentaire au sein d'un dispositif
des forces spéciales françaises.
Polyvalence,
autonomie, réactivité
Les
situations dans un pays en crise ou en guerre s’avèrent
très sensibles. Dans ces territoires hostiles, l'équipe
du GIGN agit en totale autonomie. "Nous devons être
capables de tout faire nous-même et de faire face
à toute difficulté. Nous sommes formés
au secours au combat, à l'utilisation d'armements
collectif et individuel, aux transmissions, notamment pour
baliser les véhicules de l'ambassadeur", déclare
le LTN Pierre P.
Agir
en interministériel et en interarmées
L'atout
de la FSP réside également dans sa capacité
à agir au quotidien avec les personnels du ministère
des Affaires étrangères, tout en ayant une
complète maîtrise des méthodes militaires.
"L'interaction au quotidien avec le monde civil ne
nous pose aucune difficulté, il fait partie de notre
identité de gendarme. Tout comme nos méthodes
militaires qui facilitent la coopération sur le terrain
avec les autres armées. Nos savoirs militaires nous
permettent d'utiliser au mieux les vecteurs aériens
de l'ALAT ou une section d'infanterie", ajoute le LTN
Pierre P. Reconnaissance d'une plage propice à une
évacuation par la mer, par un plongeur du GIGN, ou
repérage d'une zone de poser d'hélicoptère
par un chuteur opérationnel... La formation militaire
particulièrement poussée de chacun des personnels
de la FSP est un atout pour ces missions périlleuses.
FF
- Force Formation
La
Force formation (F.F.) participe à la formation des
unités intermédiaires sur lesquelles le GIGN
a un contrôle opérationnel. Environ 300 opérationnels
en plus du GIGN sont ainsi concernés. Elle conduit
également chaque année une cinquantaine d'actions
de formation au profit d'unités étrangères.
La
Section formations nationales et internationales (SFNI)
regroupe un pool d'experts dans différents métiers,
principalement l'intervention, la protection et le tir longue
distance. Aux niveaux national et international, elle forme
des militaires, des policiers et des civils. En interne
gendarmerie, elle assure la formation de tous les militaires
affectés au sein des Antennes GIGN (ex-PI2G) et des
Antennes GIGN outre mer (Ex-GPiom). Dès 2015, les
officiers de ces unités seront d'ailleurs formés
à l'intervention spécialisée au même
titre que les sous-officiers, avec des modules de commandement
spécifiques à la gestion de crise. La formation
initiale des vingt Pelotons spécialisés de
protection de la gendarmerie (PSPG), soit environ 900 personnels,
et leur recyclage tous les deux ans, sont quant à
eux conduits par la section formation des cadres de la F.F.
Depuis l'été 2014, tous les gendarmes nouvellement
affectés en PSPG suivent un stage de quinze jours
au GIGN pour acquérir les actes élémentaires
du combattant. Depuis deux ans, des formateurs-relais, également
formés pendant deux semaines au GIGN, ont été
intégrés au sein de chaque unité. Enfin,
dès l'an prochain, tous les commandants de PSPG seront
formés à la gestion de crise et à l'organisation
d'un P.C. de crise.
FAO
- Force Appui Opérationnel
Une
force transverse
Véritable
laboratoire opérationnel, la Force appui opérationnel
(FAO) est partie prenante de toutes les missions du GIGN.
Elle propose des solutions sur-mesure et bien souvent uniques
aux besoins exprimés par l'ensemble des forces.
La mission des sept cellules qui la composent consiste à
concevoir et à mettre en œuvre des capacités
décisives qui permettent au GIGN d'apporter une réponse
opérationnelle globale et la plus exhaustive possible
sur l’étendue de son champ missionnel. Force
totalement transverse, la FAO est un vivier d'expertises
et de moyens uniques ou rares mis à la disposition
des autres forces du Groupe afin de leur permettre de remplir
le contrat opérationnel de l'unité.
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Les sept cellules de la FAO, soit une trentaine d'experts,
proposent et développent des capacités très
pointues : acquisition technique du renseignement pour la
section des moyens spéciaux, ouverture fine, effraction
avec usage d'explosifs, NRBC-E, dépiégeage
d'assaut, atelier technique d'adaptation opérationnelle
et maîtres de chiens « explos ». Elles
ont une triple vocation : l'engagement opérationnel,
le conseil aux autorités, l'aide à la décision
et la réalisation d'audits, la veille technologique
et la recherche et le développement, en lien avec
la CIPA - Cellule Innovation Prospection et Achats.
La FAO est ainsi souvent décrite comme étant
le décupleur de capacités du Groupe. À
l'exception de la Cellule technique d’adaptation opérationnelle
(CTAO), dont le recrutement très spécifique
privilégie la technicité, l'ensemble des cellules
vient en appui des forces au cœur des opérations.
Le recrutement est propre à chacune. Si l'appui est
un tronc commun, leurs différentes technicités
les lient davantage à certaines des forces. La FAO
forme par ailleurs des référents de niveau
intermédiaire dans ses différents domaines
de compétence au sein des forces. On trouve ainsi
des relais effraction et des dépiégeurs de
contact au sein de la FI, mais aussi des relais ouverture
fine au sein de la FOR.
La
Section des moyens spéciaux (SMS)
Les
militaires de la SMS sont partie prenante de toutes les
missions du GIGN, en France comme à l'étranger.
Intégrés dans les alertes de la FI et de la
FOR, ils sont engagés quotidiennement dans des missions
de P.J. ou de P.A. Ils apportent également leur concours
ponctuellement à la FSP en matière d'audits
ou de mise en sécurité de sites. Leur expertise
en matière d'acquisition technique du renseignement
de contact et à longue distance permet d'obtenir
des avancées souvent décisives dans les enquêtes,
mais aussi d'optimiser la sécurité des personnels
d'intervention.
Cellule
effraction
Ouvrir
une brèche à l'explosif dans tout type d'obstacle
et permettre une intrusion fulgurante de la colonne d'assaut,
telle est la mission de ces gendarmes passés maîtres
dans l'art de manier les explosifs. Le but n'est pas de
démolir l'obstacle, mais d’y créer une
brèche en limitant au maximum les dommages collatéraux.
La
Cellule technique d'adaptation opérationnelle (CTAO)
Au
sein de cet atelier pluridisciplinaire, deux militaires
travaillent le bois, le métal, le tissu, les matériaux
composites et la peinture sous toutes ses formes pour transformer,
adapter, améliorer ou créer des matériaux,
des camouflages et des équipements uniques et sur-mesure,
en réponse aux besoins spécifiques exprimés
par les différentes forces. Ils conçoivent
notamment les « enveloppes » ou « intégrations
» visant à camoufler les capteurs (vidéo,
son) ou autres matériels déployés sur
le terrain. La cellule se doit d'être en phase avec
les enjeux opérationnels du Groupe.
Cellule
ouverture fine
À
l'opposé de la cellule effraction, la cellule ouverture
fine est spécialisée dans l'ouverture sans
trace de tout type de serrures (véhicules ou domiciles).
Son action permet notamment, dans un cadre légal
bien défini, une intrusion discrète afin de
poser des capteurs (son et vidéo). Elle peut également
être engagée sur une crise majeure pour permettre
la progression discrète des éléments
d'intervention.
Cellule
NRBC-E
Ces
spécialistes NRBC-E (Nucléaire, Radiologique,
Biologique, Chimique - Explosifs) sont en mesure de préciser
la nature de la menace à laquelle les opérationnels
pourraient être confrontés, de proposer des
solutions d'équipement ou de protection adaptées
et de définir la conduite à tenir en atmosphère
contaminée. Ils ont par exemple été
engagés en RCA aux côtés de la FSP afin
de réaliser un audit dans un laboratoire sensible
de Bangui.
Cellule
dépiégeage d'assaut
Les
dépiégeurs d'assaut ont une mission majeure
et particulièrement sensible : ouvrir la voie à
la colonne d'assaut et lui permettre de progresser au plus
vite et sans dommage en désamorçant les éventuels
engins piégés.