Histoire
En 1946, sous
l’impulsion de Philippe Kieffer, l’état-major
de la Marine décide de former des commandos sur le
modèle britannique. Un stage Commando est mis en
place à école de fusiliers marins alors installée
au centre Siroco, sur le Cap Matifou, près d’Alger.
Entre juillet 1946 et décembre 1947, la Marine forme
successivement six commandos dont l’un, le Commando
François, sera dissout après avoir été
anéanti à Ninh-Binh. Ces unités portent
le nom d’officiers morts au combat pendant le dernier
conflit mondial ou la guerre d’Indochine.
Le Commando de
Penfentenyo est créé en décembre 1947
et porte le nom de l’enseigne de vaisseau Alain de
Penfentenyo de Kervereguen. Né le 28 octobre 1921
à Montpezat, Alain de Penfentenyo rentre à
l’école navale en 1939. Après différents
embarquements lors de la seconde guerre mondiale, il rejoint
à sa demande les Forces Maritimes d’Extrême
Orient en 1945. Il est affecté à la Flottille
Fluviale d’Extrême Orient le 03 janvier 1946.
Le 12 février de la même année, il est
mortellement touché lors d’une opération
de nettoyage d’îlots de résistance Vietminh
sur le fleuve Donaï.
Le Commando de
Penfentenyo est embarqué dès sa création
sur le croiseur Richelieu puis sur le Georges Leygues. Il
reste en métropole à la base aéronavale
de Saint Raphaël durant le reste de la guerre d’Indochine
comme commando d’instruction.
En 1952, il participe
aux opérations de maintien de l’ordre en Tunisie,
à Bizerte et Sfax. Regroupé avec les autres
commandos lors de la création du Corps Amphibie de
la marine, le Commando de Penfentenyo est mis à la
disposition du commandant de la marine au Maroc entre les
mois d’août et novembre 1955, et participe à
différentes opérations de maintien de l’ordre.
En 1956, il débarque
à Port Saïd et occupe Port Fouad lors de la
réaction franco-britannique à la nationalisation
du canal de Suez par les égyptiens. Cette même
année, il gagne l’Algérie.
En Algérie,
il s’installe dans la région de Collo, puis
d’Herbillon où il effectue des opérations
de ratissage et de nettoyage dans les secteurs tenus par
l’armée de terre. Sous le commandement du lieutenant
de vaisseau Materre puis du lieutenant de Rogron, le Commando
est placé sous l’autorité du contre
amiral Ponchardier. Il opère alors dans les régions
de Nemours, Sefra, Aflou, Frenda, Geryville, Thiersville,
Sassel et Oran. Les opérations menées jusqu’à
la fin du conflit, souvent en collaboration avec la DBFM,
se composent principalement d’embuscades, déploiements
héliportés, ratissages et fouilles.
En février
1960 le Commando participe à l’opération
« Sauterelle » où l’un des plus
importants chefs rebelles du FLN, Zakaria, trouve la mort.
La même année le Commando revient en Métropole
sur la base de l’ETAP à Pau pour être
breveté parachutiste le 3 juin et retourne en Algérie
à bord du porte-avions Dixmude le 10 juin suivant.
Il s’installe
alors au Fort Peyras jusqu’en juillet 1969 avant de
rentrer en France pour rejoindre à Lorient les autres
commandos de la marine.
Le commando participe
alors à la plupart des opérations où
les éléments du Groupement des Fusiliers Marins
et Commandos sont engagés. Cela est notamment le
cas à Djibouti en 1975, au Tchad en 1978, à
Beyrouth pour le désengagement de la FMSB en 1984
et à Sarajevo en 1992 pour la réouverture
de l’aéroport et la protection des personnalités
de passage.
En 1993, il participe aux missions Sharpguard et Balbuzard
de contrôle de l’embargo en ex-Yougoslavie,
début d’une longue période de présence
dans les Balkans qui perdurera jusqu’en 2003 au Kosovo.
Aujourd'hui
La dernière
décennie est marquée par l’engagement
croissant du commando dans les opérations du commandement
des opérations spéciales, mais également
dans des opérations aéromaritimes. Tous ces
engagements opérationnels récents démontrent
eux aussi la valeur militaire du commando et celle des hommes
qui le composent.
Le Commando de
Penfentenyo est basé à Lorient. Il est spécialisé
dans la reconnaissance de sites et d'installations maritimes
et dans le renseignement tactique en vue de la préparation
d'une opération (groupe palmeurs, collecte de l'information,
infiltration et exfiltration de personnel, aérolargage
à la mer sans recueil (Tarpon), appuis divers).
Fanion
Le 24 mai 2012,
son fanion est décoré de la croix de la valeur
militaire avec une palme.